la fille ordinaire livre ses impression sur 2020
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Je ne souhaitais pas écrire pendant la crise sanitaire, je ne souhaitais pas parler de la COVID ni mêler la fille ordinaire à ce grand barnum qui dure depuis bientôt un an mais je suis forcée de constater que rien n’a changé, que le virus est toujours là. J’ignore s’il faut rire ou pleurer et rire de cela me met mal à l’aise.
Je peux essayer de trouver mots et situations cocasses pour faire sourire ceux qui ont la gentillesse de venir sur mon blog devenu fantôme par manque de temps.
Depuis un an mon héroïne favorite, qui ne peut être que mon héroïne favorite étant donné qu'elle est la seule, a tenté de s'adapter à la situation tant bien que mal. Il faut avouer que la fermeture des salles de sport, des restaurants, de certains magasins et de se retrouver confiné avec son frigo n'a pas toujours été facile à gérer pour elle.
« Tu crois ? »
« A toi de me le dire ? »
Découvrez en exclusivité l’interview vérité pour son grand retour
La fille ordinaire prend une grande inspiration.
« Raconte-moi comment c’était chez toi ? »
« La Covid c’était comme être puni à tort pour un truc fait par un autre. Du jour au lendemain tu te retrouve en cellule avec KUKU le chat qui pue dans 40 m2. Ton amoureux te fait les yeux doux sur Messenger car il habite à 20 km à vol de piaf. Tu te rends compte qu’au bout d’une semaine tu connais la moindre fissure des murs, la moindre tâche sur le parquet. Tu as vidé, trié toutes tes armoires. Tu as essayé toutes les émissions de sport pendant 4 jours.
Après j’étais pas trop motivée, j’ai remplacé par la flexion extension du coude pendant les apéros Whatsapp. J’étais plus assidue. Les gamma GT en ont pris un coup. Même ma mère me manquait. Quand tu en arrives là c’est que vraiment tu es au bord de la dépression. Kuku ne supportait plus de me loger 24/24. Ben oui car quand tu as un chat tu habites chez lui. Avant le confinement j’avais un doute sur sa façon de percevoir les choses mais non je suis sa locataire et j’avais intérêt à me tenir à carreau sinon c’était réveil à 5 :00 du matin avec en fond sonore le grattage de litière, les miaulements à la mort et pour finir la rondelle sur mon oreiller à 2 cm de mon nez. J’étais à l’heure au télétravail sans réveil du coup. A force de vivre avec Kuku j’ai découvert que quand je ne suis pas là il se jette dans les rideaux tel un Tarzan obèse, qu’il adore pisser sur mes plantes vertes. Je comprends mieux le taux de mortalité de ces pauvres petites. J’ai flippé quand j’ai mis sa gamelle sur la table en face de moi et que j’ai confondu le paquet de croquettes et les gâteaux apéro. »
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« Et ta vie de couple ? »
Ta libido en prend un coup, après faut positiver, la Covid a fait reculer les MST. J’avais peur de perdre le mode d’emploi. C’était comme devenir bonne sœur mais pas par vocation. Après c’est comme le sport moins tu pratiques moins tu as envie. En plus je ressemblais au bibendum Michelin avec des poils !!!
J’ai commencé à me poser des questions quand je reluquais le cul de mon voisin qui est étudiant et qui a 15 ans de moins que moi. Ok à force de jeûner et de manger de la merde j’avais envie de devenir carnassière avec de la viande fraiche, certes un peu blanchâtre et boutonneuse mais si tendre…Finalement je suis restée végétarienne. »
« Le travail ? »
« Le quoi ? J’ai testé le télétravail intensif : réveil, douche, petit-déjeuner, travail, déjeuner, travail, diner le tout en marchant 15 pas et tout sur la même table. Les touches du clavier sont encore un peu grasses je crois. Consommation 2000 calories, dépense : 0.5 calories, oui c’est moche mais comme tu t’habilles en jogging ça ne se voit pas toute suite. J’en ai conclu que mon cerveau consomme moins d’énergie que prévu. Donc, soit je réfléchis peu, soit je réfléchis mal, soit il est surentrainé en mode économie. Je ne sais pas si c’est une bonne chose et si la Nasa va me recruter pour ça. J’attends de leurs nouvelles. »
« As-tu été angoissée ? »
« Carrément, surtout le jour où j’ai réalisé que j’utilisais le dernier rouleau de PQ. Ils font quoi les gens avec ? Non sérieux comment tu peux arriver en pénurie de papier toilette ? Ils font quoi des loisirs créatifs ? ils le piquent au travail habituellement ? Il y a un marché noir, Des bitcoins en PQ, y’a surement un truc mis je ne sais pas quoi… ? Cela m’intrigue. La farine moins, je ne cuisine pas. »
Je me suis retrouvée avec mon pire ennemi le frigo… quand tu travailles en face que tu passe 500 fois devant chaque jour c’est un peu de la torture. Tu l’ouvres pour la fraicheur, le coca, les danettes, le saucisson. J’ai même mis un cadenas mais comme je vivais seule je connaissais le code donc ce n’était pas un succès… j’ai essayé d’oublier le code mais c’est bien le seul code que j’arrivais à retenir, encore mieux que ma carte bancaire.
En montant sur la balance, j’ai flippé à mort, alors j’ai essayé le lancé de chat pour me muscler, KUKU n’était pas fan il s’est planqué dans le frigo et a chopé des engelures… on a failli l’amputer des pattes. Depuis il m’en veut un peu.
J’ai promené KUKU dans le quartier car j’ai pas de chien, pauvre bête, il sautait sur les passant en crachant et a essayé de tuer plusieurs pigeons. Je pense que les chats ont été les grandes victimes animales du covid.
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Mon beau-père a perdu le marché des toilettes sèches à l’Elysée, pourtant c’était prometteur. Manu fais quelque chose stp. En plus si y a plus de PQ il reste la sciure. on va relancer une campagne de pub sur ce sujet c'est promis. »
« Merci pour cet échange. A très vite pour de nouvelles anecdotes… »
Suite au prochain numéro.
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